Mon premier chagrin d'amour.
J'ai 5 ans et demi. Je suis en vacances en camping* avec mes parents. Je joue tranquillement sur un tape-cul avec une fillette que j'ai rencontrée quelques jours avant. C'est une grande, elle a au moins 7 ans. Elle s'appelle Hélène. Donc, on s'amuse. Et puis, soudain, comme ça, elle m'assène la phrase qui tue. Celle qu'on a tous entendu une fois dans notre vie et qui l'a boulversée à tout jamais : "Le Père Noël, tu sais, c'est les parents !".
Certains de l'école, ceux qui avaient des grands frères et des grandes soeurs en avaient vaguement parlé, mais la maîtresse et Maman avaient rapidement dissipé mes doutes. Mais là, sous le soleil aoûtien, à une éternité de Noël, je sens que cette phrase est empreinte d'une vérité nouvelle.
Alors je fais ce que n'importe quelle fillette de 5 ans et demi aurait fait : je bondis du tape-cul, la Hélène-mes-couilles se ramasse**, et je cours pleurer dans les jupes de ma mère.
Moi (en larmes) : C'est vrai que le Père Noël, c'est les parents ?
Ma mère (me prenant dans ses bras, voix des moments où elle doit me dire quelque chose qui fait beaucoup de chagrin) : Tu veux la belle histoire ou la vérité ?
Moi : La vérité ! (Même si je pressens que je m'en voudrais toute ma vie de ne pas avoir choisi la belle histoire)
Ma mère (resserant son étreinte, rendant sa voix encore plus douce pour essayer d'atténuer le choc) : Oui ma chérie, le Père Noël, c'est les parents.
Moi (sanglots continus, nez qui coule, niveau sonore proche des ultrasons : Ca fait du bruit un coeur d'enfant qui se casse) *** : Bouhouhou ...
Ma mère (qui ne supportera pas de revivre ça une nouvelle fois) : Et puis, c'est pas tout, les cloches et la petite souris aussi...
Bon ok, la petite souris je m'en doutais. Ouais, à ma dernière dent, elle m'avait apporté un Petit Poney. J'ai peut être que 5 ans mais c'est quand même suspect une aussi petite souris qui peut porter un si gros Petit Poney.
Ca n'en reste pas moins un drame. Bien entendu, c'est le Père Noël qui me démonte le plus. Dans une enfance tourmentée, la magie du Père Noël était, pour moi, la preuve qu'un monde meilleur et magnifique existait. Dans ta gueule la réalité de la vie...
Malgré cet énorme chagrin, je sais que le jour où Chéri et moi seront entourés de mini-nous, j'entretiendrai la légende en préparant un lait chaud et une assiette de gateaux pour le Père Noël (sans oublier une carotte pour le Renne). Et puis qui sait, il passera peut être ..?
Enfin, heureusement que les lutins qui fabriquent les jouets existent bien eux ... Quoi ? Qui a parlé de petits Chinois ??
PS : Hélène, j'espère qu'aujourd'hui tu es très malheureuse !
* No comment ...
** Bien fait.
***Si tu étais en camping dans les Landes en 1987 et que par une belle après-midi ensoleillée, une sale gamine t'as réveillée de ta sieste, sache que c'était moi. Pardonne moi, c'est pas de ma faute, c'est si triste un Père Noël qui meurt ...
Certains de l'école, ceux qui avaient des grands frères et des grandes soeurs en avaient vaguement parlé, mais la maîtresse et Maman avaient rapidement dissipé mes doutes. Mais là, sous le soleil aoûtien, à une éternité de Noël, je sens que cette phrase est empreinte d'une vérité nouvelle.
Alors je fais ce que n'importe quelle fillette de 5 ans et demi aurait fait : je bondis du tape-cul, la Hélène-mes-couilles se ramasse**, et je cours pleurer dans les jupes de ma mère.
Moi (en larmes) : C'est vrai que le Père Noël, c'est les parents ?
Ma mère (me prenant dans ses bras, voix des moments où elle doit me dire quelque chose qui fait beaucoup de chagrin) : Tu veux la belle histoire ou la vérité ?
Moi : La vérité ! (Même si je pressens que je m'en voudrais toute ma vie de ne pas avoir choisi la belle histoire)
Ma mère (resserant son étreinte, rendant sa voix encore plus douce pour essayer d'atténuer le choc) : Oui ma chérie, le Père Noël, c'est les parents.
Moi (sanglots continus, nez qui coule, niveau sonore proche des ultrasons : Ca fait du bruit un coeur d'enfant qui se casse) *** : Bouhouhou ...
Ma mère (qui ne supportera pas de revivre ça une nouvelle fois) : Et puis, c'est pas tout, les cloches et la petite souris aussi...
Bon ok, la petite souris je m'en doutais. Ouais, à ma dernière dent, elle m'avait apporté un Petit Poney. J'ai peut être que 5 ans mais c'est quand même suspect une aussi petite souris qui peut porter un si gros Petit Poney.
Ca n'en reste pas moins un drame. Bien entendu, c'est le Père Noël qui me démonte le plus. Dans une enfance tourmentée, la magie du Père Noël était, pour moi, la preuve qu'un monde meilleur et magnifique existait. Dans ta gueule la réalité de la vie...
Malgré cet énorme chagrin, je sais que le jour où Chéri et moi seront entourés de mini-nous, j'entretiendrai la légende en préparant un lait chaud et une assiette de gateaux pour le Père Noël (sans oublier une carotte pour le Renne). Et puis qui sait, il passera peut être ..?
Enfin, heureusement que les lutins qui fabriquent les jouets existent bien eux ... Quoi ? Qui a parlé de petits Chinois ??
PS : Hélène, j'espère qu'aujourd'hui tu es très malheureuse !
* No comment ...
** Bien fait.
***Si tu étais en camping dans les Landes en 1987 et que par une belle après-midi ensoleillée, une sale gamine t'as réveillée de ta sieste, sache que c'était moi. Pardonne moi, c'est pas de ma faute, c'est si triste un Père Noël qui meurt ...