La solidarité féminine ne connait pas de limite ...

Qui a dit que les filles passaient leur temps à se tirer dans les pattes ? C'est complètement faux ! Moi, par exemple, j'ai deux copines (bon, en fait, j’ai plus que deux copines, mais là, c’est de celles là qu’on va parler, alors c’est pour ça que je dis « J’ai deux copines », aye vous avez compris ??) : Zulie et Sig ...

Et bien, comme ce sont de vraies copines, elles ont décidé de faire le même métier que moi : chômeuses. Et ça, c'est quand même super sympa de leur part ... Elles auraient pu choisir de travailler, mais non, elle voulait pas me laisser seule aux prises des téléfilms de 13h30 sur la 6.

Et puis, c'est stressant, quand on travaille pas, d'écouter les autres dire à quel point leur job est merveilleux et patati et patata. Là, au moins, on a des sujets de conversations communs : les ASSEDIC, l'ANPE, les sites de recherches d'emploi… etc.

En ma qualité de Major du Chômage, j'ai accompagné Copine Sig à la DDTE pour rencontrer un Gentil Conseiller Bénévole qui devra l'épauler lors de son entretien préalable au licenciement.

15h, nous voilà parties ! Bonheur absolu, la DDTE n'est qu'à quelques minutes de chez moi : pas besoin de se battre avec les transports en commun (Dommage d'un coté… Je commence à m'habituer à la guérilla silencieuse à laquelle se livre la CONNEX à mon égard. Suis sûre que tous les lundi, y'a réu : "Ok, cette semaine, Ticia va emprunter la ligne A, B, 1, 6 et 48... Faites en sorte d'être toujours en avance et prévenez votre successeur afin qu’il soit abominablement en retard »)

La marche à pied réserve aussi son lot de surprises et de dangers : La mzelle Sig, quelque peu perturbée par son prochain lourdage, a par 3 fois manqué de nous tuer, en traversant au p'tit bonheur la chance ... Oups, un bus ! Oups, une voiture ! Oups, un tram !
N'écoutant que mon courage, je me suis jetée sur la route pour la pousser vers le bas coté...
Bon, en fait, me suis contentée de hurler : "Aaaargh ! Attention ! Un bus- une voiture- un tram" (rayer la mention inutile), pour la sortir de sa torpeur.

15 minutes plus tard, nous poussons la porte de la DDTE : pas de file d'attente à l'accueil.. C'est bon signe, à moins que ça ne signifie qu'ils exterminent les badauds qui osent franchir le seuil ...

La Madame de l'Accueil, en tous cas, n'a pas dû sortir de son lieu de travail depuis le début des années 90... Elle est brune et arbore une grande mèche rouge sur le devant... Ridicule...Ou alors, c'est peut être juste une réaction thermo nucléaire à son shampoing...

Quoiqu’il en soit, moi, ça me fait peur et je reste en retrait, pendant qu'elle indique à Sig de choisir un conseiller sur une liste ...
Là, on la joue super professionnelles : numérologie, tarot, et « Pierre- papier- ciseaux », et hop, la Miss embarque le nom de 6 conseillers.

Néanmoins, elle préfère rencontrer, dès à présent, un conseiller de la DDTE afin qu'il la rassure un peu sur son sort.
Elle attrape un ticket de file d'attente. Numéro 32, on en est au 29... Si c'était moi qui avais pris le ticket, j'aurais écopé du 75 à tous les coups. Le monde est injuste ...

Comble, on n'attend que 30 minutes (exploit) ! La madame qui nous reçoit a l'air de nous détester avant même que l'on aient ouvert la bouche... Elle a une tête qui veut dire " Je pourrais vous transformer en carpaccio sans même faire couler mon mascara ».
Son look est largement inspiré de celui de feu Margaret Tacther (Oui je sais : elle est pas morte, mais c'est tout comme non ?).

L'entretien dure 5 min chrono : en cinq minutes elle a réussi à soupirer 44 fois, et à faire tripler notre rythme cardiaque de rage...Un oeil à ma montre et je comprends : il est 16h10, le centre ferme à 16h ...

Alors Sig, retiens bien cette première leçon : le temps, pour un fonctionnaire, se compte en années de chien... 10 minutes de retard sur l’heure de la débauche correspond en réalité à 1h10 de volée à leurs vies trépidantes …

Hauts les cœurs ma belle et bienvenue dans ma vie ;-)